« Le Réseau de compétences Fruits et baies envisage l’avenir avec optimisme »
Ernst Lüthi de la Fruit-Union Suisse et Manuel Boss d’Agroscope nous ont raconté ce que le Réseau de compétences Fruits et baies (KOB) a mis en place au cours des deux dernières années et comment il entend contribuer à façonner l’avenir de la production fruitière suisse.
Le KOB est actif depuis deux ans maintenant, comment vos expériences ont-elles évolué ?
Manuel Boss : Au début, il était important de développer une compréhension commune des objectifs et de la méthode de travail du réseau. Ce processus a pris du temps, mais il a porté ses fruits. Lors de nos premières réunions de réseau, appelées FuturLabs, nous avons pu élargir notre vision grâce à la participation de praticiens, de conseillers, de formateurs, d’industriels et de chercheurs.
Ernst Lüthi : Manuel a raison. Pour nous tous, la méthode de travail co-créative que nous avons introduite au sein du KOB était encore nouvelle au début. Mais il s’est avéré que cette approche participative était exactement ce qu’il fallait. Nos deux premiers projets* se sont bien développés. Toutefois, nous avons aussi appris que de tels projets nécessitent beaucoup de coordination et que nous devons offrir davantage de soutien dans la phase de démarrage.
Comment abordez-vous les défis à moyen et long terme ?
Ernst Lüthi : La pratique est bien sûr très occupée par les problèmes à court terme. C’est dans ce but qu’a été créé le Forum, qui gère des projets d’une durée maximale de cinq ans. Pour façonner l’avenir de la production fruitière, nous devons toutefois prendre du recul et réfléchir : À quoi ressemblera le marché dans 15 à 20 ans ?
Manuel Boss : Exactement. Au sein du KOB, nous travaillons avec différents acteurs pour maîtriser les défis à moyen et long terme. Pour ce faire, nous avons défini quelques thèmes centraux. Le changement climatique aura un impact important sur la production. Nous devons par exemple adapter les variétés et les méthodes de culture aux nouvelles conditions.
Ernst Lüthi : Le domaine de la protection phytosanitaire est également central. Nous devons développer des méthodes à la fois efficaces et respectueuses de l’environnement. Par ailleurs, les technologies modernes telles que la numérisation et l’utilisation de robots prennent de plus en plus d’importance. Il est en outre important d’assurer la qualité et propriétés sensoriellesdes produits.
Que prévoyez-vous pour cette année ?
Manuel Boss : En 2024, nous commencerons par une nouvelle série de webinaires sur des thèmes d’actualité ainsi que par le FuturLab en février, qui portera sur les technologies et le développement des variétés. Un autre FuturLab suivra en novembre. Nous espérons en outre pouvoir lancer de nouveaux projets de recherche.
Ernst Lüthi : Je me réjouis particulièrement des possibilités d’échange. Outre le développement de projets, le réseau doit avant tout être une plate-forme de connaissances active. Les producteurs, les chercheurs et les conseillers peuvent ainsi apprendre les uns des autres.
Comment les autres peuvent-ils s’impliquer dans le KOB ?
Ernst Lüthi : Sur nos pages web, les personnes intéressées trouveront toutes les informations sur les manifestations et les projets en cours. On y trouve également des personnes de contact pour participer à des projets. Ce n’est que si beaucoup de personnes participent que nous pourrons réellement façonner l’avenir de la production fruitière.
Manuel Boss : C’est vrai, nous sommes ouverts à tous ceux qui souhaitent apporter leur expertise. Notre objectif est une collaboration agile d’égal à égal. En combinant toutes les compétences, nous obtenons un plus grand impact.. En outre, je vois un autre avantage pour les praticiens impliqués, à savoir qu’ils obtiennent plus rapidement des résultats et des recommandations d’action pour leur propre entreprise.
Que souhaitez-vous pour l’avenir ?
Manuel Boss : Malgré tous les défis, nous devrions rester optimistes et utiliser les possibilités comme des opportunités. En collaboration avec tous les acteurs du réseau, nous pouvons développer de nouvelles solutions pour maintenir une production fruitière durable et économiquement viable en Suisse.
Ernst Lüthi : Je suis du même avis. J’espère que de nombreux producteurs et chercheurs se mettront en route et feront partie de notre réseau. Car ce n’est qu’ainsi que nous pourrons participer activement à la construction de l’avenir et rendre la production fruitière viable.
*Les projets actuels du KOB
Le KOB mène actuellement deux projets : la lutte contre l’oïdium dans les fraises à l’aide de rayons UV-C et l’agri-photovoltaïque dans les baies.
Le thème de l’agri-photovoltaïque (agri-PV) suscite un grand intérêt. Mais de nombreuses questions ne sont pas encore résolues, comme par exemple le meilleur choix des panneaux solaires ainsi que leur influence sur la qualité et le rendement. La mise en place réussie de l’agri-PV dans la pratique nécessite une étroite collaboration entre différents acteurs, tels que les fabricants de panneaux solaires, les fournisseurs d’énergie et l’aménagement du territoire. Les alternatives à la protection phytosanitaire chimique constituent un autre thème important au sein du KOB. C’est pourquoi le deuxième projet porte sur l’utilisation de la lumière UV-C dans la lutte contre l’oïdium des baies.
Pour les projets de recherche, il faut des partenaires motivés issus de la pratique, de la vulgarisation, de l’industrie et de la recherche, qui souhaitent investir ensemble du temps et des ressources. Le KOB n’a pas de fonds de recherche fixes à attribuer. Toutefois, le bureau de coordination soutient les partenaires impliqués dans la recherche de financements adaptés et liés à des projets.
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